Le "Oui" du mariage

On se souvient de la scène dramatique, mais émouvante, du film Quatre mariages et un enterrement où le "Oui" attendu du mari n’a pas eu lieu à la suite des gestes provenant d’un frère muet mais sincère et profond.

Le prononcé du "Oui" lors des célébrations des mariages est un acte (presque) universel. Qu’on se marie à une mairie, en une mosquée ou une église ou entre les mains de 2 notaires, ce Oui est nécessaire et déterminant pour que la fête ait lieu.

Les gens interpellent cette prononciation comme un rituel ou une tradition alors qu’en réalité c’est un acte juridique colossal provoquant d’effets juridiques qu’aucun autre acte ne produit.

Ce "Oui" est une parfaite illustration que le mariage reste un contrat consensuel et il n’est pas seulement un consentement à sa conclusion mais surtout à l’engagement de son exécution.

Et c’est là que réside la magie de ce terme "Oui". En effet, l’exécution du mariage est présumée être d’une durée à vie. Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Savez-vous que le contrat de mariage est le seul contrat où l’engagement à perpétuité qu’il produit est autorisé?

Pour prendre un tel engagement, on exige ce Oui dont la particularité est qu’il puise sa source dans les profondeurs de l’âme humaine résultant d’une interaction mystérieuse entre le cœur et la raison.

A la différence des autres contrats commandés par notre raison, le mariage est commandé, souvent, par le cœur. En mariage (comme en amour), on avance que le cœur a ses raisons que la raison ignore.

Ainsi, le Oui du mariage est un acte déraisonné.

Mais quand un acte juridique est déraisonné, ses effets peuvent être néfastes qu’aucune raison ne peut prévoir, comprendre ou supporter.

La logique juridique de ce Oui aurait commandé aux époux de tourner la langue 7 (milliards) de fois avant de le prononcer.

Mais la légèreté de l’esprit humain a banalisé ce mot. Pour preuve, on assiste souvent lors des célébrations officielles des mariages à des candidats (hommes et femmes) qui, voulant animer la salle ou passer pour des sympas, prononcent le Oui en style comique (lourd) ou même aller jusqu’à dire Non sous les applaudissements !!! des témoins, familles, présents et même les officiers!!!

Sérieusement, nous conseillons à ces gens de garder leur sympathie et humour pour leur vie conjugale d’après car ils / elles en auront réellement besoin.

Entamer une (autre) vie commune en comique peut finir par un atterrissage en état tragique. Les statistiques le prouvent; les actions en divorce devant nos tribunaux de 1ère instance en disent beaucoup. Alarmants.

Que ce Oui soit prononcé solennellement, gracieusement et en connaissance de cause. Qu’il soit un Oui du Cœur, oui; mais surtout un Oui raisonné.

Raisonner le Oui c’est tout simplement (bien) négocier votre mariage. L’aspect contractuel vous le permet; la loi vous l’autorise; alors pourquoi s’en priver?

La réussite d’un mariage n’est pas tributaire du bon choix du mari ou de l’épouse mais surtout de la façon avec laquelle on choisit de vivre avec.

Les bons comptes faisant les bons ami(e)s (et vous avez intérêt à gagner en votre partenaire, un ami), n’hésitez pas à tout prévoir avec lui/elle et transcrire le plus possible en écrit.

Alors gardez vos factures de cadeaux, de vos achats, faites l’inventaire de ce que vous apportez, aménagez vos modes de dépenses, vos exigences des modes de vie, de savoir vivre et mettez le tout sous le titre de l’article 11 du CSP.

Longue vie aux mariés

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