Le Journal Essabeh nous livre dans son n° de samedi 11/4/2009 une information à la Une relatant un fait que nous avons lu avec consternation: Un adolescent de 16 ans a giflé, au vu et au su de tout le monde et à l’enceinte même du tribunal de 1ère instance de Tunis, une avocate l’accusant d’être la cause d’un ajournement successif d’une affaire de son parent.
Qu’aurait pu faire ce bandit si c’était son affaire?
Qu’aurait pu faire ce minable si son parent n’a pas eu gain de cause?
Qu’aurait pu faire ce fou s’il n’été pas dans un tribunal?
On se rappel que ces dernières années ont vu un avocat assassiné!!!
Ce métier est il devenu aussi dangereux?
Pourquoi tant de haine vis-à-vis du défenseur de la veuve et de l’orphelin?
Est-il autant coupable?
Pourquoi on est passé de l’admiration et du respect à cette noble personne à la méprise et l’irrespect?
Tant de questions qui se posent de plus en plus mais qui ne trouvent malheureusement pas de réponses.
Avec l’affaire de la médiatisation, un constat tragique vient émerger: ce corps est hétérogène, disparate et non solidaire; d’où sa grande vulnérabilité.
On constate que la perception populaire et commune de ce métier est encrée dans des préjugés et de fausses idées.
Le métier d’avocat n’est pas simple, n’est pas facile non plus.
Le métier d’avocat n’enrichit pas, au contraire.
C’est peut être l’un de métiers les plus stressants de nos jours en Tunisie.
Admirez ce que Balzac a écrit:
«Le baron de Rastignac veut-il être avocat? Oh! joli. Il faut pâtir pendant dix ans, dépenser mille francs par mois, avoir une bibliothèque, un cabinet, aller dans le monde, baiser la robe d’un avoué pour avoir des causes, balayer le palais avec sa langue. Si ce métier vous menait à bien, je ne dirais pas non; mais trouvez-moi dans Paris cinq avocats qui, à cinquante ans, gagnent plus de cinquante mille francs par an? Bah! Plutôt que de m’amoindrir ainsi l’âme, j’aimerais mieux me faire corsaire.» Balzac, Le Père Goriot, 1835, p. 122.
Et il ajoute:
«Le jeune avocat sans causes, le jeune médecin sans clients, sont les deux plus grandes expressions du désespoir décent, particulier à la ville de Paris, ce désespoir muet et froid, vêtu d’un habit et d’un pantalon noirs à coutures blanchies qui rappellent le zinc de la mansarde, d’un gilet de satin luisant, d’un chapeau ménagé saintement, de vieux gants et de chemises en calicot. C’est un poème de tristesse, sombre comme les secrets de la Conciergerie.» Balzac, Le Cousin Pons, 1847, p. 166.
Et pendant ce temps, le bâtonnier trouve un plaisir à jouer avec la technique sms. Il la découvre, tant mieux pour lui.
Et pendant ce temps, le palais de justice semble de loin à un palais de justice au vu des truands qui y circulent tous les jours.
Nos Forums sont ouverts pour en débattre.